Le ministère de Mitchell
Après Dartmouth, Mitchell voyagea vers le nord dans le cadre d’une mission évangélique commanditée par les organismes des missionnaires baptistes qui adoptèrent les chaires de petites bourgades parsemées dans le New Hampshire, le Vermont, et dans le Canada du sud. N’ayant aucune racine familiale aux États-Unis, il choisit de demeurer dans ce monde quasi-mono-ethnique dans lequel il avait trouvé une famille, une communauté et des affiliations sociales. Il épousa Ruth O. Cheney, la fille d’un pasteur baptiste, en 1832 à Putney, dans le Vermont.
En 1833, cinq ans après Dartmouth, Mitchell s’établit définitivement dans le Canada du sud. L’esclavage au Canada et dans la plupart des colonies de l’Empire britannique avait été aboli cette année-là. Pendant les dix années suivantes, son travail de missionnaire couvrait trente-deux mille kilomètres. Ses sponsors baptistes le considéraient comme « infatigable ».
La région frontalière des Cantons de l’est où il s’est installé était majoritairement peuplée par des habitants originaires de Nouvelle Angleterre, surtout du Vermont et du New Hampshire, qui avaient migré vers le nord, au Canada du sud où il se trouvaient des terres disponibles. En 1837, les Mitchell s’établirent à Georgeville (qui s’appelait avant Copp’s Ferry), un village situé sur le Lac Memphremagog. C’était un arrêt pour les ferrys voyageant sur le lac, de Newport, dans le Vermont, à Magog, au Canada du sud. Un endroit de beauté pittoresque, immortalisé par des artistes et des photographes tels que W.H. Bartlett, William Notman et Alexander Henderson, Georgeville deviendra, durant la vie de Mitchell, un lieu de villégiature pour les vacanciers et les familles proéminentes de Montréal, comme les Molson et les Allan.
Mitchell meurt en 1872 à l’âge de quatre-vingts ans. Il fut enterré dans un caveau familial au cimetière Ives de Georgeville. Un journaliste écrivit de Mitchell que c’était un homme d’une probité inébranlable ; un pasteur habile ; et un savant. Durant les dernières années de sa vie, on le trouvait lisant la bible dans les langues originales. Il est parti recevoir sa couronne. Les biographes baptistes le considéraient comme le plus grand théologien à s’établir dans le Canada du Sud.